Publié le 11 mars 2024

The Ocean Race n’est pas un marathon, c’est un ultra-trail des océans où la victoire dépend plus de l’endurance collective et de la stratégie que de la vitesse pure.

  • Contrairement à une course non-stop, elle se décompose en une mosaïque de sprints (les étapes) où chaque mille est disputé avec une intensité folle.
  • La véritable « course dans la course » se joue à terre, où les équipes techniques mènent une bataille contre la montre pour réparer et optimiser des bateaux poussés à leur point de rupture.

Recommandation : Pour saisir la complexité de la course au large moderne, il faut regarder au-delà du skipper et comprendre la machine humaine et technique qu’est une équipe de The Ocean Race.

Quand on évoque la course au large, le grand public français pense immédiatement au Vendée Globe, l’Everest des mers en solitaire et sans escale. On imagine un homme ou une femme, seul(e) face aux éléments. Pourtant, une autre épreuve, plus ancienne et tout aussi légendaire, pousse l’endurance humaine et matérielle à une tout autre échelle : The Ocean Race. Beaucoup la résument à un « Vendée Globe en équipe », mais cette simplification masque l’essence même de ce qui en fait l’épreuve la plus complexe du monde de la voile.

Réduire The Ocean Race à une simple course en équipage serait une erreur. Il faut plutôt l’imaginer comme un championnat du monde de Formule 1 qui durerait neuf mois, avec des Grands Prix disputés sur les océans les plus hostiles du globe. Ce n’est pas une course d’endurance linéaire, mais une véritable guerre d’usure stratégique, une mosaïque de sprints où la gestion de l’humain, du matériel et de la logistique à terre devient aussi cruciale que la performance sur l’eau. La question n’est pas seulement « qui est le plus rapide ? », mais « quelle équipe est la plus résiliente, la plus polyvalente, la plus solide face à l’adversité ? ».

Cet article vous plonge au cœur de cette épreuve hors norme. Nous allons décortiquer son format unique, explorer son histoire riche de 50 ans, comprendre la vie à bord de ces F1 des mers, et révéler le travail invisible mais décisif qui se joue lors de chaque escale. Préparez-vous à découvrir pourquoi The Ocean Race est bien plus qu’une course : c’est l’épreuve ultime de l’endurance collective.

Pour naviguer à travers les multiples facettes de cette compétition hors norme, ce guide est structuré pour vous emmener des principes fondamentaux de la course jusqu’aux histoires qui forgent sa légende. Découvrez le programme de cette immersion complète.

La course par étapes expliquée : pourquoi chaque mille compte, du début à la fin

L’erreur la plus commune est de voir The Ocean Race comme un long voyage autour du monde. En réalité, c’est une succession de courses de vitesse acharnées, les « legs » (étapes), entrecoupées de courtes escales. Chaque étape donne lieu à un classement et à une attribution de points. La victoire finale ne revient pas au premier arrivé à Gênes, mais à l’équipe qui a accumulé le plus de points sur l’ensemble des sept étapes. Cette structure change radicalement la donne : il ne s’agit pas de gérer un effort sur neuf mois, mais de tout donner, tout le temps.

Cette intensité constante pousse les bateaux, des monocoques IMOCA à foils, à leurs limites absolues. La chasse aux records est permanente, comme l’a prouvé l’équipage de Team Malizia lors de l’édition 2023. Dans des conditions parfaites, ils ont pulvérisé le record de distance en 24 heures : une étude montre que Team Malizia a établi un nouveau record mondial de 641,13 milles nautiques (près de 1200 km). Cette performance illustre bien l’esprit de « sprint » de chaque étape.

Mais la stratégie est tout aussi cruciale. Certaines étapes, notamment la traversée monstrueuse de 12 750 milles dans les mers du Sud entre Le Cap et Itajaí, rapportent le double de points. De plus, des points bonus peuvent être attribués à des portes de passage intermédiaires. Lors de l’édition 2023, l’équipe Holcim-PRB a magistralement utilisé cette règle en passant en tête une ligne virtuelle au milieu du Pacifique, empochant 5 points cruciaux qui ont bouleversé le classement général. Chaque décision, chaque option météo, chaque risée exploitée peut avoir des conséquences sur le résultat final. C’est une partie d’échecs à haute vitesse.

Ce format par étapes est le cœur du réacteur de The Ocean Race. Il crée une tension permanente et fait de chaque leg une épreuve à part entière, tout en tissant le fil d’une aventure globale.

De la Whitbread à The Ocean Race : 50 ans d’aventures autour du monde

Avant de devenir cette course high-tech, The Ocean Race était une aventure presque romantique, née en 1973 sous le nom de « Whitbread Round the World Race ». À l’époque, il s’agissait moins de compétition pure que d’un défi lancé à des gentlemen-marins, souvent sur des bateaux de croisière robustes et peu préparés à une telle épreuve. L’esprit était celui des pionniers, mêlant courage, improvisation et une certaine dose d’inconscience. Les 17 bateaux au départ de la première édition ne se doutaient pas qu’ils posaient la première pierre d’une légende.

En 50 ans, tout a changé : les bateaux, la technologie, la professionnalisation. On est passé des voiliers en bois et des sextants aux monocoques en carbone équipés de foils et de systèmes de communication par satellite. La course, renommée Volvo Ocean Race puis The Ocean Race, est devenue un laboratoire technologique de la voile, où s’affrontent les meilleurs marins du monde.

Comparaison visuelle entre un voilier classique des années 70 et un IMOCA moderne à foils

Cette évolution se lit aussi dans sa dimension humaine. Longtemps bastion masculin, la course s’est progressivement ouverte. L’introduction de règles incitatives a accéléré la féminisation des équipages, une évolution marquante montre qu’une évolution marquante montre que 126 femmes ont participé depuis 1973. Des navigatrices comme la Britannique Sam Davies ou la Française Clarisse Crémer sont aujourd’hui des figures incontournables de la course au large, prouvant que la performance n’a pas de genre.

De la Whitbread à The Ocean Race, l’ADN est resté le même : un tour du monde par la voie la plus dure, celle des quarantièmes rugissants et des cinquantièmes hurlants. Seuls les outils et les visages ont changé, mais l’esprit de l’aventure demeure.

La vie de « moine-soldat » : à l’intérieur d’un IMOCA pendant The Ocean Race

Imaginez vivre pendant trois semaines avec quatre autres personnes dans un espace de quelques mètres carrés, une « cave » de carbone humide, bruyante et en perpétuel mouvement. C’est le quotidien des marins de The Ocean Race. Le confort est inexistant : pas de couchette, pas de toilettes, pas de cuisine. Les navigateurs dorment sur des poufs à même le sol, se nourrissent de plats lyophilisés et vivent au rythme des quarts, ces périodes de veille et de manœuvre de 2 à 4 heures qui s’enchaînent 24h/24.

La vie à bord est une discipline de fer, celle de « moines-soldats » entièrement dévoués à la performance. Chaque gramme étant compté, les effets personnels sont réduits au strict minimum. Le bruit assourdissant des foils qui sifflent dans l’eau et les chocs violents de la coque contre les vagues rendent le sommeil difficile et précieux. L’épuisement physique et mental est un ennemi constant, et la cohésion de l’équipage est la clé pour surmonter les tensions inévitables de cette promiscuité extrême.

Au milieu de cet engagement total pour la course, un cinquième équipier a un rôle unique : l’On Board Reporter (OBR). Obligatoire depuis 2008, l’OBR n’a pas le droit de participer aux manœuvres. Sa mission est de raconter l’histoire de l’intérieur, de partager l’intensité de la course avec le public. L’un des pionniers de ce rôle ne fut autre que Georges Pernoud, futur créateur de l’émission Thalassa, embarqué en 1973. Aujourd’hui, des experts comme Martin Keruzoré doivent maîtriser la photo, la vidéo, le drone et l’écriture pour envoyer quotidiennement du contenu via satellite, tout en subissant les mêmes conditions spartiates que les marins.

C’est dans cette austérité, cette fatigue partagée et cette concentration absolue que se forge l’esprit d’équipe, ce liant invisible qui fait la différence entre une bonne et une excellente équipe.

La course contre la montre des escales : le travail invisible des équipes à terre

Alors que les marins terminent une étape, une autre course, tout aussi frénétique, commence à terre. Les escales ne sont pas des périodes de repos, mais une véritable « course dans la course » pour les équipes techniques. Le bateau est immédiatement sorti de l’eau et transféré dans un hangar où une armée d’experts se relaie jour et nuit. Leur mission : inspecter, réparer, et si possible, optimiser le bateau dans un laps de temps extrêmement court, souvent moins d’une semaine.

C’est la phase la plus critique de la guerre d’usure matérielle. Chaque composant du bateau est analysé : la coque, le mât, les voiles, les appendices (foils, quille), l’électronique. La moindre fissure, la moindre faiblesse non détectée peut entraîner une avarie catastrophique sur l’étape suivante. La pression est immense, car le temps est compté et le droit à l’erreur n’existe pas. Pour des réparations majeures, le défi logistique est colossal. Lors d’avaries graves, comme une casse de mât, les équipes techniques disposent parfois de seulement 72 heures pour remplacer un mât complet, une opération qui demande normalement plusieurs semaines.

L’édition 2023 a été un parfait exemple de l’importance capitale de ces équipes à terre. Le tableau suivant, basé sur une analyse des faits de course majeurs, montre l’ampleur des défis relevés.

Comparaison des avaries majeures et réparations lors de The Ocean Race 2023
Équipe Avarie Escale Temps de réparation
11th Hour Racing Dommages sur 2 foils Le Cap 48h avec autorisation de remplacement
Guyot Environnement Mât cassé en 3 morceaux Halifax (déroutement) Acquisition d’un mât de rechange
Biotherm Hauban bâbord cassé Kristiansand 5h pour remplacement

Une étape se gagne sur l’eau, mais The Ocean Race se gagne très souvent grâce à la perfection et la rapidité du travail accompli dans le secret des hangars techniques.

Plus qu’une course : comment The Ocean Race se bat pour la santé de l’océan

Dans le monde d’aujourd’hui, une épreuve d’une telle envergure ne peut plus être une simple compétition sportive. The Ocean Race l’a bien compris et a transformé son immense terrain de jeu, l’océan mondial, en un laboratoire scientifique unique. La course est devenue une plateforme puissante pour la sensibilisation à la santé des mers et la collecte de données cruciales pour la recherche sur le changement climatique. Ce n’est plus seulement une course pour la gloire, mais une « course pour l’océan ».

Cette mission est incarnée par le programme « Racing with Purpose », développé en partenariat avec 11th Hour Racing. Chaque bateau participant est équipé d’instruments scientifiques sophistiqués qui collectent en continu des données sur la température de l’eau, la salinité, le pH et la concentration en CO2. Plus important encore, ils prélèvent des échantillons pour mesurer la concentration de microplastiques, y compris dans les zones les plus reculées du globe où aucun navire de recherche ne s’aventure. Ces informations, transmises en temps réel aux institutions scientifiques, sont inestimables pour comprendre l’impact de l’activité humaine sur les écosystèmes marins.

Équipier prélevant un échantillon d'eau depuis le pont d'un IMOCA en pleine navigation

Cet engagement n’est pas qu’une façade. Il est au cœur de la philosophie de l’événement, comme le résume parfaitement son président, Richard Brisius :

La planète est le seul actionnaire à qui nous rendons des comptes.

– Richard Brisius, Président de The Ocean Race

En utilisant sa visibilité médiatique mondiale pour porter ce message, The Ocean Race inspire un changement. Les escales sont l’occasion de sommets sur la protection des océans et de programmes éducatifs pour les jeunes générations. Les marins, premiers témoins de la pollution et du réchauffement, deviennent de puissants ambassadeurs de cette cause.

The Ocean Race prouve ainsi qu’il est possible d’allier performance de très haut niveau et responsabilité, transformant une compétition extrême en une force positive pour la planète.

L’OSTAR, la mère de toutes les transats : l’histoire de ces fous qui ont traversé l’Atlantique en solitaire pour la première fois

Pour saisir l’unicité de l’endurance collective de The Ocean Race, il faut remonter à ses racines : le défi solitaire. En 1960, une poignée de marins considérés comme des « fous » s’élancent dans la première Transat Anglaise en solitaire, l’OSTAR (Observer Single-handed Trans-Atlantic Race). Ils prouvent au monde qu’un homme seul peut traverser l’Atlantique Nord contre les vents et les courants dominants. C’est l’acte de naissance de la course au large moderne, une célébration de l’autonomie et de la résilience individuelle.

Des légendes comme Francis Chichester ou le Français Éric Tabarly y ont écrit leurs plus belles pages. L’OSTAR a défini l’archétype du marin solitaire : un individu capable de tout gérer, de la stratégie météo à la réparation de fortune, en passant par la gestion de son propre sommeil et de sa solitude. Cette course a pavé la voie à d’autres épreuves mythiques en solitaire, comme la Route du Rhum et, bien sûr, le Vendée Globe.

C’est en comprenant cet ADN du défi solitaire que l’on mesure la complexité de The Ocean Race. Le défi n’est plus seulement technique et physique, il devient profondément psychologique et social. Comme le soulignait Georges Pernoud, qui a vécu la première Whitbread en 1973 après avoir couvert les courses en solitaire, le plus dur n’est pas de gérer la machine, mais de gérer le groupe. Maintenir la cohésion d’un équipage pendant des semaines dans des conditions extrêmes, gérer les égos, les conflits et la fatigue collective représente un défi de leadership et d’intelligence émotionnelle aussi grand que la traversée elle-même.

Si l’OSTAR a couronné l’endurance de l’individu, The Ocean Race couronne la force du collectif. C’est le passage de l’exploit d’un seul homme à la symphonie parfaitement orchestrée d’une équipe soudée.

Pourquoi la Transat Jacques Vabre est le crash-test des nouveaux bateaux

Aucune équipe ne s’aligne au départ de The Ocean Race sans une préparation intensive. Le tour du monde est une épreuve si longue et si exigeante qu’elle ne laisse aucune place à l’improvisation. Dans ce processus de montée en puissance, une autre course française joue un rôle clé : la Transat Jacques Vabre. Disputée en double (un duo de skippers) entre la France et les Caraïbes, elle est devenue le crash-test ultime pour les bateaux et les duos avant de se lancer dans l’aventure de l’équipage.

La « TJV » sert de banc d’essai grandeur nature. C’est la première grande confrontation pour les bateaux neufs, la première occasion de pousser les machines dans des conditions de course réelles et d’identifier leurs faiblesses structurelles ou techniques. Une transatlantique est déjà un défi, mais ce n’est rien comparé aux 38 739 milles nautiques (plus de 71 000 km) parcourus en près de 9 mois lors de The Ocean Race. La Jacques Vabre permet de valider la fiabilité du matériel avant de l’engager dans cette guerre d’usure planétaire.

Le passage de la configuration « double » de la TJV à la configuration « équipage » de The Ocean Race est un processus méthodique. Il s’agit d’une véritable feuille de route technique et humaine pour transformer un projet performant en duo en une machine de guerre prête pour le tour du monde.

Votre feuille de route : les 5 étapes de préparation d’un IMOCA entre la TJV et The Ocean Race

  1. Test en configuration double : Valider le potentiel du bateau et la fiabilité des systèmes de base sur le parcours exigeant de la Transat Jacques Vabre.
  2. Analyse des performances : À l’arrivée, démonter et analyser chaque pièce pour identifier les points d’usure et les optimisations possibles.
  3. Chantier d’hiver : Mettre en œuvre les modifications structurelles (renforts de coque, optimisation des foils) et adapter l’ergonomie du cockpit pour un équipage de 4 ou 5 personnes.
  4. Entraînement en équipage : Participer à des courses européennes plus courtes pour roder les automatismes, la communication et les manœuvres en équipage complet.
  5. Validation finale : Utiliser des épreuves comme le Défi Azimut comme une dernière répétition générale pour valider les choix techniques et la cohésion du groupe avant le grand départ.

La Transat Jacques Vabre n’est donc pas une fin en soi, mais souvent le premier chapitre d’une histoire qui trouvera son apogée dans les mers du Sud, au cœur de The Ocean Race.

À retenir

  • The Ocean Race est une épreuve stratégique par étapes, une mosaïque de sprints où les points sont aussi importants que la vitesse.
  • L’endurance est testée à tous les niveaux : celle des marins, du matériel poussé à sa limite, et des équipes à terre qui mènent une course contre la montre à chaque escale.
  • Au-delà de la compétition, la course est devenue une plateforme majeure pour la science et la protection des océans, donnant un sens plus profond à l’exploit sportif.

Au-delà de la course : pourquoi ces transats sont devenues des légendes

La vitesse, la technologie, la stratégie… tout cela contribue à faire de The Ocean Race une compétition fascinante. Mais ce ne sont pas les records de vitesse ou les innovations sur les foils qui forgent une légende. Ce qui ancre cette course, comme toutes les grandes transats, dans la mémoire collective, c’est sa dimension humaine. Ce sont les histoires de courage, de solidarité, de drames et de triomphes qui la transforment en une véritable épopée moderne.

La légende de The Ocean Race est écrite avec l’encre de la résilience. Elle se nourrit de l’image de marins qui se détournent pour porter secours à un concurrent en détresse, de la détermination d’une équipe qui répare une avarie majeure en pleine mer, ou de la joie simple d’un équipage qui aperçoit la terre après trois semaines d’isolement total dans le Grand Sud. Ces moments d’humanité brute sont plus puissants que n’importe quelle performance technique.

L’édition 2023 en a offert un exemple poignant avec l’équipe franco-allemande Guyot Environnement. Victime d’une casse de mât en plein Atlantique, l’équipage n’a pas abandonné. Pendant cinq jours, ils ont navigué sous gréement de fortune, dans des conditions difficiles, pour ramener leur bateau à bon port. Cet acte de pur courage marin, bien que synonyme de défaite sportive sur l’étape, a marqué les esprits et a rappelé que l’essence de la course au large est avant tout de savoir faire face à l’adversité. C’est ce fil rouge, cette capacité à surmonter l’insurmontable, qui relie les aventuriers de la première Whitbread aux professionnels d’aujourd’hui.

Pour bien saisir la portée de cet événement, il est essentiel de toujours se souvenir que l'aventure humaine est le véritable cœur de la légende.

En définitive, The Ocean Race est bien plus qu’une course. C’est un miroir de la condition humaine, une scène où se jouent les plus belles et les plus dures des aventures collectives. Pour comprendre la voile et ses héros, il est indispensable de se plonger dans l’histoire de cette épreuve unique.

Rédigé par Manon Girard, Manon Girard est une navigatrice au long cours et créatrice de contenu qui documente ses voyages en voilier depuis 8 ans. Son expertise porte sur la planification d'itinéraires de grande croisière, la vie à bord et la découverte culturelle des escales.